Depuis 1986
1986, Jérôme (né en 1963) rencontre Cosette (née en 1966) dans un théâtre sur l’île de la Réunion.
Jérôme est alors photographe pour la Direction Régionale des Affaires Culturelles, tout juste diplômé de la première promotion de l’École Nationale de la Photographie d’Arles. Originaire du sud de la France et fils de pépiniériste, il a commencé à pratiquer la photographie à l’âge de 13 ans. Depuis, c’est pour lui un instrument d’observation, d’évasion et de découverte irremplaçable.
Cosette est actrice, mime, marionnettiste et assistante metteur en scène. Elle pose régulièrement pour un peintre. Elle est créole, d’origines multiples, très proche de la nature. Avec le théâtre, elle se trouve et s’évade.
Ils se découvrent ensemble dans leurs sensibilités et dès lors, Jérôme photographiera régulièrement Cosette. Ils trouveront progressivement un langage poétique pour montrer les correspondances profondes entre le corps et la nature.
Ils vivent et travaillent ensemble aujourd’hui.
2016, en rassemblant leurs images les plus personnelles, ils décident d’élargir leur travail à tout un chacun.
Depuis, ils sillonnent l’Europe à bord d’un petit Van aménagé et photographient hommes et femmes de tous âges nus dans la nature, pour voir !
COSETTE
« La respiration est la base du mouvement. »
Jouer au théâtre, poser pour des peintres ou pour Jérôme m’a permis d’approcher au plus près les enjeux de la création artistique.
Les artistes cherchent quelque chose, sans savoir précisément de quoi il s’agit, ni comment, ni quand cela pourrait apparaitre.
Je suis absolument fascinée par le mystère qui entoure chaque création artistique. Mon travail est de rendre possible cette création.
Les artistes sont sensibles et bien plus vulnérables qu’on ne le pense. Ils ont besoin d’être compris et encouragés. Il en va exactement de même pour toutes les personnes qui les accompagnent dans leur entreprise.
Les modèles ne sont pas des pantins. Ils sont de véritables partenaires absolument décisifs dans le processus. Ceux sont eux avant tout qui s’exposent aux regards des autres. La nudité est un état de vulnérabilité qu’il faut bien comprendre.
Avant les séances de prises de vues, nous prenons toujours le temps d’une bonne écoute mutuelle. Quand la confiance s’installe le modèle peut totalement s’impliquer dans notre travail.
Chacun vient avec ce qu’il est, il est donc nécessaire de réinventer de nouvelles règles à chaque fois. J’essaye toujours de créer un environnement positif et chaleureux dans lequel chacun de nous trois sera respecté et aimé. Pendant les séances, je veille enfin à ce que les prises de vues proprement dites se fassent dans la bonne humeur et la sérénité.
JÉRÔME
« Je photographie pour voir ! »
Si photographier ne consistait qu’à mettre en forme ce que l’on a imaginé cela ne présenterait aucun intérêt particulier. Je cherche au contraire à voir apparaitre ce qui était à priori inimaginable.
J’enregistre du mieux que je peux tout ce qui est constitutif de la scène et comme la personne photographiée s’appuie sur Cosette, je peux me concentrer pleinement sur mon travail d’observation. Je photographie pour voir !
Essayer de faire une image parfaite ne m’intéresse pas. Dans ce qui apparait devant moi, je dois comprendre ce qui est important et déterminer quels sont les moyens par lesquels je pourrais restituer clairement cela en image, dans le nouveau contexte que sera la photographie.
J’emploie très volontiers différentes façons photographiques, différentes techniques ou différentes lumières, mais nos sujets restent la vérité nue, le hasard ou l’inimaginable.
Dans la recherche, nous devons tout faire pour détruire ce qui nous limite et accepter d’avancer vers l’inconnu.
Nos images sont absolument inoffensives et s’adressent à tout le monde.
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